Les guerres et les destructions continuèrent durant des années dans les Balkans. Pour la population en Macédoine (Macédoniens, Turcs, Grecs, Valaques, Roms, Bulgares, Albanais, etc.) la Première Guerre mondiale n’était que la continuation des guerres précédentes. Avant la première guerre mondiale, Ils ont été confrontés à plusieurs dangers. Tout d’abord, aux conflits de différentes troupes armées et ensuite aux deux guerres Balkaniques qui s’en suivirent. Ils s’étaient habitués à la violence et à la présence de groupes militaires. Cependant, pendant la Première Guerre mondiale, en raison de l'augmentation du nombre de militaires, des besoins logistiques de l’armée et des batailles, les effets sur la population locale ont augmenté drastiquement.
L'une des premières mesures prises par l’armée a été la réquisition de nourriture, de matériel et de bétail ce qui a grandement touché les agriculteurs en Macédoine. Bien entendu, les commandants militaires des deux côtés du front disposaient d’un système central pour la collecte et la redistribution des denrées alimentaires, mais ce système n’était pas en mesure de répondre à tous les besoins. En conséquence, les soldats achetaient souvent de la nourriture à la population locale (généralement assez chère). En conséquence, le nombre de réquisitions ou simplement de vols de nourriture était fréquent. Dans des conditions aussi extrêmes, les paysans ne disposaient pas d’assez de moyens pour nourrir leurs familles. D'où l'apparition de la famine dans certains villages proches du Front. De plus, les villageois ont souvent été contraints d'abandonner leurs maisons au profit des soldats et en particulier des officiers. Les villageois devaient s'occuper des invités (pas toujours bienvenus): préparer des repas, nettoyer et faire des travaux pratiques. Mais les relations n'étaient pas toujours négatives. Certains journaux intimes et mémoires d'officiers contiennent des descriptions de rencontres intéressantes. La situation était assez différente lors des actions militaires. La population locale était au centre de la guerre, souvent prise entre les deux parties. Les bombardements des villes ont provoqué de grandes destructions et beaucoup de pertes humaines. Après les longs bombardements de Bitola, la ville est devenue un symbole fort pour représenter les destructions causées par la Première Guerre mondiale. À Dojran, le bombardement de la ville a provoqué un grand incendie qui a provoqué des dégâts considérables, notamment à cause du vent et des matériaux de construction inflammables. Il existe également beaucoup de dommages collatéraux, tels que le village de Mrzenci, partiellement endommagé par des attaques contre l'adversaire. Les villageois ont également été victimes des atrocités commises par divers groupes paramilitaires. Afin d'obtenir des informations plus précises du côté opposé, les deux commandants de l’armée ont parfois envoyé des groupes paramilitaires d'origine locale. Cependant, ces groupes étaient souvent beaucoup plus intéressés par le pillage et le meurtre de civils que pour les intérêts militaires. À cause de ces conditions de vie difficiles, il y a eu des cas où des villageois ont simplement fui avec leurs familles laissant tous leurs biens. Cependant, la vie civile n’est pas toujours aussi terrible. Dans de nombreux cas, les agriculteurs ont pris des initiatives et sont devenus actifs, même temporairement, dans la guerre. Ils ont été impliqués dans des actes de sabotage, de renseignement pour l’armée, volant parfois des matériaux militaires ou gagnant leur vie en vendant des produits à des prix très élevés. Tout le monde a surmonté ces événements compliqués de son mieux. Pour conclure, on peut dire que sans aucun doute cette période de la Première Guerre mondiale a été des plus difficiles pour la population locale en Macédoine.
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