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Le quotidien sur le Front d'Orient Le quotidien sur le Front d'Orient

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Le front d'Orient

 

A la fin de 1915, l’importance et le rôle des futures opérations militaires dans la partie sud de la péninsule balkanique n’étaient pas encore claires pour les deux camps belligérants. Après l’arrivée de l’empire Ottoman, les Balkans n’étaient plus importants pour l’Allemagne. Les batailles dans cette région étaient maintenant concentrées uniquement sur un front, le front d’Orient et l’Allemagne essayait de gagner la Grèce à ses côtés car celle ci était encore neutre même si elle était principalement concentrée sur le front de l’Ouest. Mais pour l’Autriche-Hongrie et la Bulgarie, les Balkans restaient très importants et les généraux s’exaltaient à l’idée de conquérir entièrement la péninsule balkanique ainsi que de repousser la petite force expéditionnaire de l’Entente.

De l’autre côté, une dichotomie existait parmi les principales forces de l'Entente. La Grande-Bretagne estimait que sans la Grèce de leur côté, la Serbie serait perdue. Tandis que la France estimait qu'une importante présence militaire dans la partie méridionale des Balkans était nécessaire (surtout après l'échec des Dardanelles) pour que la Roumanie et la Grèce n’adhèrent pas aux puissances centrales. Pendant ce temps, à Thessalonique, les Alliés ont commencé à construire une base militaire, les armées britannique et française du général Maurice Sarrail était déjà présentes dans la région. En décembre 1915, l'état-major français a envoyé le général Noël de Castelnau en mission dans les Balkans dans le but d'examiner la situation sur le terrain et l’état des troupes alliées, et notamment d’examiner la possibilité de développer le Front d’Orient. Six mois plus tard, le général Sarrail fut nommé commandant en chef de l'armée allié sur le front d’Orient en comptant l’armée déjà présente en Macédoine. Cette armée contrôlait un territoire d'environ 30 000 kilomètres carrés. La population de cette partie de la Macédoine n’était pas hostile envers l’armée des Alliés. Mais compte tenu de la destruction due aux conflits militaires précédents dans la région, ils ont pris leurs distances avec eux. D'un autre côté, les Alliés avaient des doutes sur la population locale très souvent considérée comme dévouée à l’empire Ottoman et/ou à la Bulgarie. Le centre de cette zone était Thessalonique, une grande ville cosmopolite avec une longue histoire et un mélange de cultures et d'ethnies (Juifs, Turcs, Grecs, Macédoniens, Bulgares, Valaques, Roms et autres), qui étaient depuis 1912 acceptées dans la constitution grecque. Après avoir effectué des analyses et des plans supplémentaires, l’armée alliée s’est déployée sur une longueur d'environ 120 km au nord de Thessalonique. Au cours de la première moitié de 1916, la ligne de défense se développera rapidement avec de plus en plus de bâtiments et infrastructures, gérées et construites par des milliers de soldats et civils locaux. Des tranchées, des puits, des canaux, des routes ont été construites et réparées et des zones humides ont été asséchées. Des milliers de soldats français ont été transportés avec des navires de Marseille et Toulon (Sud de la France) ou même d’Otrante (l’Italie du Sud), jusqu’au port de Thessalonique. Le centre de cette force militaire était le camp de Zeitenlik, situé à 5 km au nord-est de Thessalonique, près de la rivière Vardar.

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Les batailles à la fin de l'été et en automne 1916

 

Après la défaite de la Serbie et le retrait des armées française et anglaise à Thessalonique, il y avait encore une importante question pour les Balkans. La première moitié de 1916 est passée en attendant la fin des négociations diplomatiques avec la Grèce et la Roumanie, qui étaient encore deux Etats neutres. Dans le cas de la Grèce, la situation était plus compliquée compte tenu de la présence des forces alliées dans le nord de la Grèce et la division de la société à l'égard du coté à prendre, la Grèce devant opter pour adhérer d'un côté ou de l’autre. L'adhésion de la Roumanie du côté de l'Entente était très importante pour les opérations militaires dans les Balkans. 

Proche de la France et la Grande-Bretagne, la Roumanie accepte de rejoindre les Alliés sous condition d’expansion territoriale et d’une plus grande implication militaire dans les Balkans. L’accord prévoyait que l’armée de l’Orient commence à partir du 20 août des opérations contre l’armée bulgare en Macédoine, ce qui dirigera les forces de la Bulgarie vers la Roumanie. De son côté, la Roumanie devait déclarer la guerre et attaquer l’Hongrie au plus tard le 28 aout. Cependant, à la surprise des Alliés, le 17 aout les forces bulgares attaquent le long de la vallée de la rivière de Struma en direction de Voden. Les troupes bulgares parviennent même à entrer à Florina, mais leur avancée s’est arrêtée. Cet événement oblige le général Sarrail de changer ses plans militaires. La situation sur le terrain n'était pas en faveur de l’armée alliée, qui semblait malgré tout avoir une supériorité en nombre et plus de matériel militaire. Un grand nombre de troupes militaires n’étaient pas préparé à faire des manœuvres militaires à cause de diverses épidémies qui ont sérieusement perturbé la préparation au combat des Alliés. En deux mois seulement (juillet et aout) en 1916 environ 11500 soldats français ont été évacué à cause de maladies diverses. Du point de vue organisationnel et gestionnaire, le général Sarrail avait à disposition une structure et une organisation militaires beaucoup plus complexes. Il était à la tête d’une grande armée composée de 5 armées différentes (serbes, britanniques, françaises, italiennes et russes).Tandis qu’au nord, se trouvait une armée moins grande mais plus compacte composée principalement de troupes bulgares ainsi qu’une petite partie de troupes allemandes.

Les Alliés décident d’arrêter l’avancement des troupes bulgares et en septembre ils commencent une contre-offensive afin de rétablir leurs positions perdues. Avec son poste de commandement le générale français Cordonier a commencé l’attaque le 12 septembre. Les armées françaises, serbes et russes ont participé à cette attaque. En quelques jours, les Alliés ont réussi à conquérir Florina et Kaimakchalan (2524 m). Le mois suivant, les forces alliées ont réussi à traverser la rivière Noire et occuper le Massif important de Dobro Pole. Les territoires conquis ont permis aux Alliés d'avoir un meilleur contrôle sur une partie du terrain et du front, ce qui facilitera la conquête de Bitola. Entre temps et jusqu’à la fin de l’année la Roumanie sera vaincue et la plus grande partie de son territoire sera occupée par les puissances centrales qui profiteront de la production importante de céréales et de pétrole de la Roumanie.

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Les opérations en 1917 aux alentours de Bitola

 

Après la prise de Bitola le 19 novembre 1916, la ligne du front qui se situait autour de la ville de Bitola. Du lac Prespa jusqu’aux Crvena Stena de la montagne Baba, à la cote 1248, aux villages de Krklino et Karamani. La proximité des positions bulgares et allemandes, qui se trouvaient à seulement 5 kilomètres, a exposé la ville à des tirs d'artillerie, ce qui a causé d'énormes destructions et de nombreuses victimes. D'un point de vue militaire, maintenir le contrôle de la ville de Bitola était impossible. Les commandants des troupes ont exigé plusieurs fois de se retirer de la ville, mais le commandement général de l'armée a refusé d’abandonner Bitola. 

Afin d’éviter les dégâts, les troupes françaises ont essayé plusieurs fois de conquérir les terrains du nord de la ville en repoussant les armées bulgares et allemandes pour augmenter les distances entre la ville et les ennemis et leur tir d’artillerie. Plusieurs batailles ont été menées aux alentours de Bitola par exemple pour prendre ce lieu historiquement connu, Crvena Stena et cote 1248. Car ce sont des points de hauteur qui dominent la ville et ses alentours. La première de ces offensives a été organisée le 11 mars sur la ligne de front. Les batailles se sont déroulées pendant du 11 au 20 mars sur les fronts à l’ouest et au nord de la ville de Bitola. Les tentatives pour prendre la cote 1248 et Crvena Stena ont échoué. Le succès initial de la conquête des Crvena Stena a été malheureusement de courte durée, et la cote 1248 est restée séparée par la ligne de  front jusqu’à la fin de la guerre en 1918. Les pertes ont été importantes, mais le Front est resté inchangé. Les Alliés se sont donc installé à Bitola et à ses alentours, ainsi que sur tout le long du Front de l’ouest de Bitola surtout dans les alentours de Korca. Dans les mois suivants de 1917, les offensives étaient menées à l’est et à l’ouest de Bitola, aux alentours du lac d’Ohrid, à Marivo dans la boucle de la rivière Cerna. Aujourd’hui, les vestiges des tranchées utilisées par les deux différents camps sont encore visibles. Certaines sont facilement accessibles et bien organisés pour les visites touristiques, comme par exemple celles de Pelister. Les profondes tranchées qui ont été creusées dans la roche sont encore visibles près de cote 1050 au nord-est du complexe minier de Bitola. Des restes de balles, de lance-grenades et d’autre matériel militaire témoignent de la violence des batailles menées sur cette partie du Front. C’est Bitola qui en a souffert le plus tant en perte humaine qu’en destruction. A partir de l’été 1916 et jusqu’à la fin de la guerre, la ville a été bombardée tous les jours. Au début par l’artillerie française. Ensuite à partir de 19 novembre elle sera bombardée par l’artillerie allemande et bulgare. Durant ces offensives, des gaz toxiques ont également été utilisé. Une grande partie de la ville de Bitola a été détruite ou incendiée avec des grenades inflammables. 4 224 personnes y ont perdu la vie et pour la plupart c’étaient des femmes et des enfants.

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La percée du Front en septembre 1918 : Bitola, Mariovo, Dojran, Gradsko, Skopje

 

Au cours de l’été 1918, les alliées contemplaient l’avenir de Front de l’orient. Le général François d'Espèrey a estimé que l'étape clé consistait à utiliser la concentration allemande sur le front de l’ouest, ainsi que la baisse du moral de l'armée bulgare, et de lancer une offensive générale et conjointe de toutes les forces alliées du front de l’orient. L’objectif final a été de briser le Front, de séparer les troupes allemandes et bulgares, et de faire capituler la Bulgarie.

Après une période de planification secrète, le 31 aout le commandement général des forces des alliées du Front d’Orient exposera le plan opérationnel devant ses officiers. Les préparations ont commencé le lendemain. L'artillerie lourde était placée dans les parties les plus hautes de Kaymakchalan, des centaines de tonnes de matériel militaire étaient transportées chaque jour aux positions de départ, des hôpitaux polonais étaient transférés près du front, de nouvelles routes étaient construites, des cartes militaires étaient complétées. Toutes ces activités ont été menées pendant la nuit afind de surprendre l'adversaire. Malgré cela, grâce à son réseau de renseignements et ses enquêtes aériennes, les forces allemandes et bulgares savaient qu’une offensive majeure se prépare. En septembre 1918, les 75 bataillons français et serbes (avec 580 canons) ont été placés contre les 26 bataillons allemands et bulgares (avec 140 canons). Le 14 septembre, une préparation de l'artillerie a été effectuée sur le terrain, après quoi les avions ont été envoyés pour examiner et corriger l'artillerie. Le lendemain, 5 heure du matin, les alliées ont commencé l’offensive, plus précisément dans la région de Meglen, tandis que les offensives secondaires se passaient le long de la ligne de Front. La deuxième armée du duc Stepanovic attaquait avec 5 divisions au sommet de Kozjak. Deux devisions françaises (la 17ème coloniale et la 122ème), soutenues par la division de Shumadia affrontait le rayon de Sokol, Dobro Pole et Veternik. Jusqu’au soir les alliées ont réussi à prendre la plupart de ces endroits. Au quatrième jour de l'offensive, le point stratégique Kozjak a été conquis, après quoi les trois divisions du Général Bojovic et de la 17ème Division Coloniale ont continué vers Gradsko. La ligne de défense germano-bulgare a commencé s'effondrer. A ce moment-là, le général d'Espèrey a ordonné d'intensifier les offensives sur les deux ailes de la ligne du front de bataille. A l’est du Front, les troupes britanniques menaient avec succès des offensives dans la région de Dorian, tandis qu’à l’ouest les troupes françaises ont conquis le massif de Dobro Pole. Le 21 septembre, la percée du Front arrive à une profondeur de 50 km. Les troupes françaises et serbes, réussissent à manœuvrer des mouvements pour empêcher les tentatives de retrait et de regroupement des troupes réprimées allemandes et bulgares. Le 24 septembre, Gradsko un des lieux stratégiques est conquis. Les alliées ont réussi à confisquer de milliers de tonnes de matériel et d’approvisionnements militaires, ce qui leur a permis de poursuivre leur action sans attendre les approvisionnements du sud. Le reste des armées allemandes et bulgares désorganisées par la faute de manque de temps, se sont retirées vers Skopje.

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Les batailles après la percée du Front – la conquête de Skopje

 

La percée du Front de Dobro Pole a été une surprise même pour les Alliés. Une semaine après le début de l'offensive, les forces alliées ont réussi à pénétrer 50 kilomètres en profondeur et, le 23 septembre, les troupes sont arrivées jusqu'à la rivière Vardar près de Krivolak et de Gradsko. Les armées allemande et bulgare se sont retirées complètement, ce qui a donné aux Alliés la possibilité de les poursuivre et de couper les voies de leur retrait vers le nord ainsi que toute opportunité de se consolider. Afin de réaliser ces objectifs, le général Franchet d'Espèrey prévoyait d’envoyer des troupes de cavalerie pour accélérer la conquête de Prilep et Skopje, le seul lieu de retraite vers le nord pour les troupes allemandes.

Les opérations de la cavalerie commencèrent le 20 septembre. La cavalerie était composée de trois régiments africains commandés par le colonel Juinot-Gambetta. Ils sont partis des alentours de Florina pour aller renforcer le nord. Ils ont conquis Prilep en seulement deux jours. La cavalerie sous le commandement de Gambetta n’a pas attendu l’armée serbe pour prendre Veles le 27 septembre. Et pour couper les voies du retrait des troupes ennemies, ils ont décidé de passer par la montagne Goleshnica. Cette initiative s’est passée durant la nuit du 26 au 27 décembre, et le 28 décembre ils sont entrés dans le village de Drachevo. Le lendemain, l’offensive de Skopje a commencé de trois côtés différents : sud, est et ouest. A la fin de la journée, la cavalerie africaine avait conquis la ville. Les armées allemande et bulgare ont tenté d’entourer la ville, attaquant même avec l’artillerie. Mais avec l'arrivée des troupes françaises venant de Veles (Sud), les Allemands ont abandonné l’idée. Cette opération militaire fut d’une énorme importance. La cavalerie a réussi à prendre une grande quantité de matériaux militaire, mais le plus important est que le retrait de l’armée allemande a été stoppé. Sans issue, l’armée allemande s’est rendue. Au total, 70 000 soldats allemands ont été capturés et la totalité  des matériaux militaires ont été saisi. Précédemment encouragé par la percée de Dobro Pole, les armées britannique et grecque ont entrepris des opérations contre l’armée bulgare à l’est de Dojran et du lac Dojran. Désespérée, l’armée bulgare a été obligée de s’enfuir. Le 29 septembre, les représentants du gouvernement et de l'armée bulgare ont signé un armistice à Thessalonique. Après la conquête de Skopje et la défaite de la Bulgarie, les troupes serbes et françaises ont continué à avancer vers le nord de la Serbie. Le 12 octobre, les Alliés sont entrés à Niš et le 1er novembre, l’armée serbe est entrée à Belgrade.

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Les photographies

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Pour les photos Manaki

Les photos Manaki - Les photographies sont la propriété de l’Archive nationale de la République de Macédoine, secteur à Bitola. Les photographies sont éditées par le Centre de la photographie de Macédoine.

Les photographies d’auteur sont la propriété de l’Association européenne pour la démocratie locale – ALDA. Photographe : Zoran Shekerov

 

 

Depuis son indépendance en 1991, le nom tel qu’inscrit dans la Constitution macédonienne est « République de Macédoine ». Néanmoins, et pour les besoins de reconnaissance par les organisations internationales et leurs États-membres, celle-ci a accepté d’utiliser l’appellation « ancienne République yougoslave de Macédoine » ou « ex République yougoslave de Macédoine ». C’est sous ce nom là que la République française a reconnu cet État. Sur le site internet présent, par commodité de langage, « l’Ancienne République yougoslave de Macédoine » est désignée sous le nom de « République de Macédoine » ou « Macédoine ». Cela ne préjuge en rien la position de la France ou de la Normandie.

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